© Marjorie LANDAZ

Ambassadeurs
au sommet du
Mont-Blanc

Quand l’aventure leur tend les bras…

Avoir le Toit de l'Europe en ligne de mire tous les jours…, et oui il n’y a qu’un pas (de géant...) pour oser aller caresser le sommet !

Trois Ambassadeurs, 1 gars, 2 filles, ont réussi ce challenge de l'ascension du Mont-Blanc à pied cet été.

Haut-savoyards natifs ou de cœur, ils nous partagent leur expérience et leurs émotions.

 

Carine, de Publier (74),

coach sportif, 45 ans.

Arrivée dans la région il y a 25 ans, "coup de foudre pour le massif du Mont-Blanc !"

Valentin, des Gets (74), 

Moniteur de ski l’hiver et photographe/vidéaste, 30 ans.

"Savoie Mont Blanc, c’est dans les veines !! "

Marjorie, de Praz sur Arly (74),

Monitrice ESF, 27 ans.

Née à Chambéry, "une histoire d'amour avec le territoire !"

 © Marjorie LANDAZ

En amont, comment se projette-t-on vers un + 4000m ! Une préparation physique adaptée à chacun.

 

Si Marjorie possède un bon entraînement de fond et fréquente régulièrement les hauts sommets, Carine a dû, pour s'adapter, s’entraîner tout l’été avec 3 à 4 sorties par semaine avec un minimum de 600m de dénivelé positif. Elle a entre autres réalisé la traversée des Dômes du Miages et l’Aiguille de la Bérangère  avec son guide pour se mettre dans l’ambiance. Valentin, bon connaisseur de la montagne était parti sur l’idée de faire l’ascension en ski, mais cette année particulière n’a pas permis une préparation suffisante. Il a pu tout de même tester la descente à ski et donc porter le matériel…

Tous trois étaient équipés du matériel classique de haute-montagne avec crampons, piolet, longes, casque, frontale… Et leur récit aborde très vite dans la partie "équipement" la question de l’alimentation... Essentielle ! Chacun de son côté, a apprécié thé chaud, barres de céréales et pâtes de fruits (en quantité !!) pour éviter « le coup de moins bien » selon Valentin. Il faut tenir jusqu’à 4000m ! Valentin étant équipé en plus du matériel de ski de randonnée*(chaussures de ski et skis légers, bâtons télescopiques, DVA, pelle, sonde, petite trousse de secours…), c’est du moins ce qu’il lui fallait pour garder force et énergie !

 

 © Carine Briva
 © Carine Briva

Le guide, un acolyte indispensable à la préparation de l'expédition

 

Concernant l'organisation de l’ascension, tous trois étaient accompagnés d’un guide, un acolyte indispensable qui s’occupe en plus de la préparation physique selon besoin, de préparer l'ensemble de l'expédition, l’ascension s’échelonnant sur 2 jours avec nuitée en refuge.  

Ils ont suivi l’itinéraire suivant, appelé "voie normale" : 

Jour 1 : Premier au départ du Fayet, avec le tramway du Mont-Blanc, l'un des derniers trains à crémaillère le plus haut de France  jusqu’au terminus, Nid d’Aigle à 2372m.  Puis marche jusqu’au Refuge du Goûter  à 3815m. Nuitée.

 

Jour 2 : En route pour le sommet au petit matin, puis la descente à ski jusqu’à Chamonix !

 © Marjorie Landaz

Le souvenir de Carine : récit du 2ème jour, un rêve.

Les 4 et 5 septembre,

Seule, accompagnée d'un guide.

 

« 2ème jour : lever 3h du mat, départ 4h de bonne heure et de bonne humeur,  supers conditions avec la pleine lune, en avant vers le rêve ! Il fait frais, nous pouvons apercevoir les courbes des montagnes toutes blanches dans la nuit et un ciel bleu foncé étincelant.

Première pause au col, on commence à s’habiller un peu, le vent se lève, un p'tit thé et on repart sur la belle trace à un bon rythme.

Deuxième pause au refuge Valot (en fait un abri pour le bivouac de secours) à 2h du sommet : on rentre au chaud, un biscuit, une tasse de thé et une troisième couche.  On repart vers l’arrête des bosses, le Mont-Blanc est là : jamais été aussi près. Que c’est beau ! Le jour se lève, chaque sommet s’illumine et le ciel prend toutes ses couleurs. "

 

La sensation à l'arrivée : " A quelques pas du sommet, mon guide me laisse passer devant, le soleil m’éblouie, ca y est je l’ai fait !!!! Une larme d'émotion, un arc en ciel sur la joue et des étoiles pleins les yeux pour toujours."

 © Carine Briva
 © Carine Briva
 © Carine Briva

Le souvenir de Valentin : le "MAM" (mal aigu des montagnes) et une météo capricieuse

 © Valentin Ducrettet

Les 26 et 27 juin,

4 aventuriers, accompagnés de 2 guides.

 

Valentin attendait impatiemment des nouvelles du guide «après le déconfinement », et quelques semaines plus tard le moment tant attendu est arrivé. D’un coup tout devient réalité. « Il m’a appelé un lundi pour me dire qu’il était dispo et que la météo était bonne pour un départ le vendredi, soit 4 jours pour se préparer mentalement !"

« Le premier jour tout s’est passé comme prévu au niveau de la météo, du soleil et suffisamment de chaleur pour que ce soit agréable à la montée, sans que celle-ci ne fasse trop fondre la neige au niveau du fameux du « Couloir du Goûter », qui peut être dangereux lors des fortes chaleurs à cause des nombreuses chutes de pierres. Physiquement, tout allait bien jusqu’à l’arrivé au refuge où j’ai commencé à souffrir d’un bon mal de tête, mais après s’être reposé et surtout après avoir bu 1,5 litres d’eau, le mal de tête a disparu.

 

Le deuxième jour, après une nuit (très) courte, le réveil sonne à 2h30 pour le départ vers le sommet. Dans la nuit, la visibilité vers le bas de la vallée était dégagée, nous pensions que la météo allait être avec nous, mais elle en a décidé autrement !

Au fur-et-à-mesure de l’ascension, nous commencions à entrer dans un brouillard de plus en plus épais, avec quelques percées dans le nuage, qui nous laissait apercevoir la beauté du paysage très brièvement, et nous donnait un peu espoir pour la suite. Puis, arrivé au sommet du Dôme du Goûter,  le vent commençait à souffler de plus en plus fort et le brouillard était bien installé tout autour de nous. A l’approche du Refuge Vallot (4362m), l’altitude, le vent, et le fait de monter dans un paysage blanc du sol au plafond, rendait l’effort très difficile et je sentais le mal de crâne revenir, mais pas de pause, il fallait garder le rythme.

Au refuge Vallot, il y avait tellement de vent que nous avons décidé de finir l’ascension le plus léger possible, sans le sac à dos de 15 kg et le matériel de ski (les skis accrochés sur le sac prenait le vent et risquait de nous déséquilibrer), notamment pour le passage de l’Arête des Bosses avant le sommet.

J’ai vraiment senti le cap des 4000m physiquement (mal de crâne, et les pas deviennent de plus en plus lourds), du coup il ne fallait pas lâcher mentalement. Heureusement, le fait d’être encordé nous donne un rythme et on avance un pas après l’autre… jusqu’au sommet.

 

Nous sommes arrivés au sommet à 8h du matin, après 5 heures et demi de marche depuis le refuge, et on était encore dans un épais brouillard ! On a du vérifier sur l’altimètre pour savoir si on était vraiment au sommet !

Pour la descente, nous avons marché jusqu’à ce que la visibilité soit meilleure. Ensuite on a pu se « désencorder » et chausser les skis pour finir la descente."

 

La sensation au sommet : "Même si la vue n’était pas pas celle qu’on avait en tête », on a tous explosé de joie quand on est arrivé au sommet ! Le fait que les conditions n’étaient pas avec nous pendant toute la montée a rendu cette ascension encore plus forte en émotions ! J’avais l’impression de ne plus pouvoir avancer et j’avais une grosse migraine en montant, et en arrivant en haut, quand j’ai vu 4810 sur la montre, on s’est tous pris dans les bras et sauter sur place comme des gamins !"

 © Valentin Ducrettet
 © Valentin Ducrettet
 © Valentin Ducrettet

Le souvenir de Marjorie : patience et récompense

Les 30 juin et 1er juillet,

Seule, accompagnée d'un guide.

 

« Après une courte nuit, un réveil à 2h du matin qui pique les yeux, le départ se fait à 3h30 depuis le refuge du gouter à la frontale. La montée se passe de nuit, dans le vent, nous sommes dans le nuage lenticulaire donc aucune vue à part le brouillard givrant...

Nous prenons la décision avec le guide de patienter à l’abri Vallot (4 362m) pendant 1h, le temps que la vue se dégage. Nous en profitons pour faire une petite pause casse-croûte histoire de reprendre des forces. Apercevant une fenêtre météorologique favorable, nous décidons de repartir pour les 400 derniers mètres d'ascension où la mer de nuages se déchire et nous laisse apercevoir le panorama à 360 degrés sur les cimes !"

 

 

La sensation à l'arrivée : " Une fois sur l’arrête des Bosses j'étais excitée de me retrouver là au milieu des nuages avec la vue sur les montagnes alentour. Petite déception une fois arrivée au sommet car je ne m'attendais pas à ce que le sommet soit aussi grand et plat..."

 © Marjorie Landaz
 © Marjorie Landaz
 © Marjorie Landaz
Des spécialistes pour vous guider

Vous aussi êtes tentés par l'aventure ? Retrouvez une multitude d'infos pratiques ci-dessous, de la part des professionnels de l'alpinisme.

Livret d'information pour l'Ascension du Mont-Blanc